
Exposition reportée ultérieurement suite au dégâts des eaux survenu à la médiathèque le 6 avril dernier.
« Mon travail s’appuie sur les notions de traces, d’empreintes, d’indices, de plans relevés sur des sites qui pour moi sont remarquables par le témoignage qu’ils apportent et sont le point de départ d’une expression plastique de la mémoire .»
Gérard Renvez
Gérard Renvez est un artiste autodidacte. Enseignant en mécanique au lycée technique de Goussainville au début de sa carrière, il se consacre totalement à l’art depuis les années 1980.
Sont-ce ses études en mécaniques et en ingénierie au conservatoire des Arts et Métiers qui le conduisirent à faire de son œuvre « la mémoire des sites industriels » ?
Combinant gravure, sculpture aléatoire et photogramme, Gérard Renvez réalise une œuvre originale et multiforme. Tel un historien, un archéologue des temps modernes, il rend hommage aux sites industriels en désuétude qui font partie intégrante du patrimoine culturel. À l’image d’un ethnographe, il restitue les caractéristiques de ces usines désaffectées en gardant des traces, des empreintes.
Collectant des outils, des pièces de machines laissées à l’abandon, il les inscrit à l’aide
d’une presse sur le papier afin de conserver à jamais leur empreinte.
Une empreinte faite de rouille, de poussière, de graisse et de traces de pigments accumulées au fil du temps. C’est que Gérard Renvez est un « cueilleur de temps » comme le dit si bien la dramaturge Nathalie Papin. Il résulte de ses manipulations d’alchimiste des compositions empreintes de nostalgie, des images fantomatiques et fragiles, indubitables reflets
de ces sites délaissés.
« Le papier est le plus fidèle des intermédiaires pour capter les fibrilles, absorber les sucs de la matière terreuse, incorporer les entrelacs, les aspérités, jusqu’à la substance même des mille objets qui les jonchent. Décanté, il devient un négatif du sol. Instantané unique, impossible à reproduire à l’identique car nul ne pourrait jamais réunir les conditions exactes du moulage : sa nuance, son grain dépendent de la pression, de l’humidité du support, de la densité du morceau imprimé ; Tout y est exact, authentique, sans aucun apport de couleur.
Au début aléatoire, l’empreinte est cadrée : elle devient un morceau choisi du sol. Encrée, la voici qui se transforme en l’équivalent d’une empreinte digitale. Elle n’est alors qu’une triviale pièce d’archive. Multipliée, elle ouvre enfin toutes les combinaisons possibles : croisement, surimposition, découpage, ajout, retrait. A la phase documentaire, succède l’étape du labyrinthe. On dirait un travail d’obscurcissement de la mémoire : inextricable écheveau, bien que composé de pièces singulières. »
Jean Yves Andrieux , professeur d’histoire de l’architecture à l’université de Rennes 2,
Chantiers en mémoire.
Depuis quelques années déjà, nous souhaitons ardemment que le papier et l’écrit
soient le plus souvent au cœur de nos manifestations artistiques, l’œuvre remarquable de Gérard Renvez répond merveilleusement à notre demande.
Entrée libre