đŸ€’ À lire : La fiĂšvre de SĂ©bastien Spitzer (ROMAN)

Dans La fiÚvre, Sébastien Spitzer revient
sur une terrible Ă©pidĂ©mie de fiĂšvre jaune qui a sĂ©vi aux États-Unis en juillet 1878.
Il fait le choix de s’arrĂȘter sur le destin de quatre personnages que tout oppose durant cet Ă©tĂ© brĂ»lant oĂč les hommes succombent dans de terribles souffrances aux assauts de la maladie.

Anne Cook, mĂšre maquerelle d’une Ă©lĂ©gance rare, terriblement vĂ©nale mais soucieuse du bien-ĂȘtre de ses filles, dĂ©couvre un jour dans le lit d’une
d’entre elles un client en proie à de terribles spasmes et à une trùs forte fiùvre.
Celui-ci n’est autre que Billy Evans, un homme qu’elle a rencontrĂ© autrefois en prison, il revient Ă  Memphis pour retrouver sa fille Emmy,
jeune mĂ©tisse de 13 ans qu’il a eue avec une esclave aveugle. Lorsque l’homme s’Ă©croule nu en pleine rue, on comprend trĂšs vite qu’il est porteur d’une maladie incurable
qui va s’Ă©tendre Ă  une vitesse folle sur toute la population blanche de la ville, car mystĂ©rieusement cette fiĂšvre jaune semble Ă©pargner les gens de couleur…
Keathing, patron du journal local, raciste notoire ayant des accointances avec le Ku Klux Klan, est le témoin clé de tout le chaos qui rÚgne dans la cité de Memphis.
Seul RaphaĂ«l T. Brown, esclave affranchi, militant pour qu’on reconnaisse son nouveau statut d’homme libre, aidĂ© de sa milice de gens de couleur, va pouvoir dĂ©fendre Ăąprement Memphis qui ne voulait pas de lui contre la horde de pilleurs, prĂȘts Ă  tout saccager,
qui déferlent sur la ville affaiblie.

L’Ă©criture forte et percutante de SĂ©bastien Spitzer (laurĂ©at du prix Stanislas
pour Ces rĂȘves qu’on piĂ©tine) donne Ă  ce rĂ©cit toute sa consistance.
VĂ©ritable Ă©tude sociologique et psychologique, La fiĂšvre dĂ©montre de maniĂšre subtile que nous ne rĂ©agissons pas tous de la mĂȘme façon en temps de crise :
certains que l’on attendait pas altruistes font montre de grande gĂ©nĂ©rositĂ© et d’abnĂ©gation alors que d’autres ayant pour vocation de venir en aide Ă  leur prochain
fuient devant l’adversitĂ©.
La fiĂšvre rĂ©vĂšle en effet la nature profonde des diffĂ©rents protagonistes de cette histoire passionnante qui vous donnera parfois des frissons dans le dos…

Je ne saurais que trop vous recommander la lecture de ce livre admirable dont la lourde rĂ©sonance avec la pandĂ©mie actuelle ne pourra que vous interpeller.

Vous trouverez ce livre dans l’Espace Adulte (Rdc)

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About Eléonore

Fan de peinture et de littérature du XIXe, mes livres préférés sont Anna Karénine de Tolstoï, La peau de chagrin de Balzac et Les nuits blanches du chat botté de Duchon-Doris.
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